Jean-louis Beaudry a été maire de Montréal de 1862 à 1866, de 1877 à 1879 et de 1881 à 1885. Issu du peuple rural québecois, c’est d’abord un homme d’affaires qui s’établit à Montréal en 1834 comme entrepreneur. Mais c’est surtout un homme politique proche du mouvements des patriotes ( il sera amnistié au bon moment) qui aura une certaine influence au niveau municipal et dans notre quartier saint jacques car il en sera échevin avant de devenir maire de Montréal . Il sera , entre autre, à l’origine du développement des casernes de pompiers de Montréal. Une rue, un parc, une ex-caserne de pompiers à l’abandon depuis des années, portent son nom. Nous y reviendrons .

Son parcours est intéressant car il montre bien a quel point le pouvoir politique a cette époque est dans les mains des entrepreneurs : commerçants, industriels ou artisans. Ceux ci développent la ville sur des terres autres fois agricoles, et cette nouvelle élite urbaine a remplacé celle des propriétaires terriens.

Qui est l’élite politique de nos jours à Montréal ?

Si on observe le parcours de nos élus locaux dans le quartier saint jacques sainte marie, ils sont issus en majorité du milieu des travailleurs sociaux, ou de l’administration de la ville.

A l’exception de Manon Massé, ce sont plutôt des gestionnaires. En tous cas, ce ne sont plus des entrepreneurs issus du monde de la production ou de la vente. Cela dit quand on voit la politique de la ville, en particulier pour son développement immobilier, on est droit de se demander si le pouvoir élu représente bien les citoyens de la ville…

Ce qui est certain c’est que l’origine professionnelle de nos élues, leur expertise de gestionnaire d’OBNL, leur donne une certaine crédibilité sur les dossiers sensibles type itinérance ou site d’injection supervisé ( qui sont en fait des sites d’accueil pour itinérants sous addiction), ou immeubles a vocation sociale pour l’itinérance qui sont de plus en plus nombreux : difficile pour les résidents du quartier de s’opposer à la bonne parole vertueuse de élues sur ce type de sujet..

En tout cas sur l’immobilier historique de notre quartier ils sont moins experts. On prendra l’exemple de la transformation du marché saint jacques en supermarché d’une grande chaine alimentaire ou la caserne Beaudry maintenant laissé a l’abandon après avoir hébergé des OBNL pendant des années. la vie locale souffre beaucoup de cet abandon, car des locaux beaux et historiques c’est aussi notre culture et notre mémoire. L’éco musée du fier monde ne peut pas porter toute la fierté de notre quartier, nous en sommes aussi des fiers acteurs culturels et économiques.

Les promoteurs, véritables acteurs du pouvoirs à montréal

Si on regarde les sommes mises en jeux dans la ville, le développement immobilier, corollaire du milieu de la construction, est ultra prioritaire. Puis viennent ensuite les services de travailleurs sociaux, nécessaires, et qui donne un gage de vertu politique a nos élus. En dernier viennent les commerçants, les artisans, et le milieu culturel francophone , qui aux yeux des politiques ne sont même plus nécessaire pour leur mission première ( assurer des services alimentaires, culturels ou autres aux résidents). Au mieux, à leurs yeux et ceux de l’administration, nous sommes justes bons a assurer une certaine animation au niveau RdC de la ville…

Quelques conclusions

Donc on construit des milliers d’appartements dans des condos hypers denses et pas mal chers, en plein centre ville, avec les fonds de construction des syndicats ou des banques ou des fonds d’investissements. En même temps, pour pas très cher puisque c’est la population locale qui supporte cette pression humaine,on assure à grand frais une certaine stabilité sociale en gérant avec des solutions de crise le problème de l’itinérance, ou en construisant quelques dizaines de logements spécialisés pour eux qui enrichissent quelques barons locaux. Par contre, on néglige le tissu culturel ou économique local sous prétexte que les oligopoles alimentaires ou autres NETFLIX font la job.

La caserne beaudry

Je finirais en disant que le caractère libertaire des artisans en font finalement des bons organisateurs de la ville, surtout quand cela ne nous apporte aucun avantage. Et en particulier quand un éventuel débat sur l’avenir ou même le présent de notre quartier est kidnappé par une élite non élue qui néglige salement la caserne beaudry, l’abandonnée de notre quartier.