Pour pouvoir être payé au Québec, il faut donner son NAS ou Numéro d’Assurance Sociale, qui est attribué par le fédéral a l’arrivée comme résident permanent ou travailleur temporaire.
Ne pas oublier que la retenue des impôts fédéraux et provinciaux se fait à la source, ce qui fait que votre 13 $/h se réduit à 9 ou 10 $.
L’employeur fournit un tablier, le reste c’est pour ta pomme. Mais là c’est que le début, t’as pas encore tout compris
Puis c’est parti sur les chapeaux de roue, 4000 pièces à réaliser sur la feuille de commande, et nous sommes 4 ou 5 pour la nuit, le boss donne le rythme en boulant un pâton dans chaque main. Si le patron québécois pouvait bouler avec les pieds, il ne se ferait pas prier…
Les Parisiens, eux, se remplissent de planches bien farinées couvertes de pâtons boulés pour la détente. Un Parisien, pour les non-initiés, ce n’est pas un maudit français qui chiale, mais une haute armoire en bois sur roulettes…
On rebelote pour les carrées, qui sont des pains blanc ou spéciaux qui sont cuits dans des moules. 100 moules a huiler au pinceau c’est parti, faut aller les chercher près du four, se trouver un charriot, le ramener et trouver une place en se cassant le dos, au milieu de ce bazar organisé. Et hop, on se repose pas, c’est le moment pour le faire les rabats de pates en pointage dans des bacs, suivi du façonnage de baguettes…
Un pétrin de 100 Kg à vider, faut préparer l’échelle avec des bacs vides, et se lancer avec son coupe-pâte dans la cuve, yes !, a l’attaque !, on est jeune, on est beau et on pas encore peur de mourir… C’est le moment de boire de l’eau, pour lutter contre la fatigue et la tension nerveuse. Il est minuit, les travelos tapinent sec dans la rue Ontario, au niveau de Papineau, et il reste encore 4 h de boulot.